En y entrant, on croit être dans une simple allée de bibliothèque, mais rapidement, on distingue des formes qui s’échappent des livres, les mots en sortent et se pressent devant le visiteur. Comme s’ils le suppliaient de les lire, ils crient, hurlent en silence près des oreilles meurtries du lecteur, ils chuchotent, chantent, respectant le silence du lieu. Sans bouger de leurs pages, ils dansent autour de l’homme, se soulèvent et virevoltent tels des papillons, s’emmêlent dans ses cheveux ou les plis de ses vêtements, et s’évanouissent, ne laissant qu’une tâche d’encre pour preuve de leur existence. Toutes ces lettres, tous ces mots, se collent à l’homme et l’entraînent dans une marée d’encre noire, dont les vagues les plus claires ressortent d’un bleu azur. Fatigué, exténué par cette bataille contre les mots, l’homme ressortira de l’allée, retournant à des lectures banales, et laissant la place aux prochains hommes, qui apprécieront, peut-être, la vie donnée à ces mots.
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